J'ai toujours admiré le pouvoir illimité de la nature et, dans son contexte, l'impuissance absolue de l'homme. Les peuples anciens croyaient qu'il y avait au ciel un refuge d'êtres divins qui manifestaient leur volonté sous la forme d'orages ou de précipitations fécondes. De nos jours, nous croyons de moins en moins aux contes de fées et préférons nous fier aux prédictions des scientifiques, mais nous restons toujours dans le rôle d'un observateur prostré qui se demande ce qui se passe à l'extérieur de la fenêtre.

 

La série " Formes du ciel " est un fragment graphique de mes observations. Scrutant les formes bizarres et changeantes des nuages, je ne peux m'empêcher de penser à quel point notre vie est éphémère, à quel point nous laisserons peu de choses derrière nous. Des traits de crayon blancs sur fond noir mat comme les reflets des lumières de la ville éclairant le ciel nocturne. Fugaces, insaisissables, mais disparaissant invariablement dans les profondeurs du paysage.

 

Les bords des peintures sont coupés comme le processus de rendu utilisé dans les éditeurs graphiques 3D, pour traduire une scène tridimensionnelle en une image bidimensionnelle. Il est naturel pour une personne de s'efforcer non seulement à savoir mais à maîtriser les éléments et, au 21ème siècle, les technologies informatiques sont souvent utilisées pour cela. Des cadres clairs et grinçants autour des flocons d'air des nuages représentent la transition vers une nouvelle ère numérique dans laquelle le monde virtuel peut enfin remplacer l'habitat naturel d'une personne.